Imaginez un monde où ni la pauvreté, ni la guerre, ni les livres n’existeraient plus. Le technomonde. Imaginez un lieu hors du temps, qui abriterait tous les rêves de l’humanité. La Bibliothèque. Imaginez que ces deux univers se rencontrent. A 10 ans, Emilie est choisie pour devenir la nouvelle Bibliothécaire. Elle a le pouvoir d’entrer dans les rêves, et de les vivre comme s’ils étaient réels. Son premier livre la conduira sur une voie semée d’embûches, de magie et de doutes. L’accompagnerez-vous?
Mon avis :
Dans le cadre d’un échange avec Pauline Deysson, j’ai eu le plaisir de recevoir son tout premier roman dans ma boite aux lettres peu avant les fêtes de Noël. Alors oui, je reconnais avoir mis du temps pour le lire, mais vous comprendrez rapidement par la suite. Mais avant de vous en dévoiler un peu plus sur le sujet, je souhaite remercier Pauline Deysson pour sa confiance et son service presse. Non seulement, j’ai reçu son livre, mais il était accompagné d’un très beau marque page et d’un petit mot personnel, ce qui est très touchant.
Sans plus attendre, j’aimerai vous parler du livre en lui-même. Pour moi, c’est un très beau livre-objet. L’illustration de la couverture est réalisée par Michel Becker, le père de Pauline Deysson. Au début, je ne vous cache pas mon scepticisme. Si je reconnais que l’œuvre en elle-même est à la fois intéressante graphiquement parlant et vous invite à ressentir diverses sensations comme l’évasion et la paix, je n’en ai compris que son vrai sens en ayant lu le livre dans son intégralité. Pour en finir sur mes premières impressions, le choix de la qualité de la couverture m’a convaincu : au toucher, vos doigts frôlent du pastel vous aspirant presque dans le livre par le biais de l’illustration.
Vous comprendrez aisément que dès le début, ma découverte annonçait de bons augures. De surcroît lorsque je me suis intéressé à la quatrième de couverture. Une histoire de technomonde dans lequel il n’existe plus de livre : impossible pour un lecteur tel que moi ! Que vais-je faire de mes nuits?! Oui, mais un espace hors du temps semble renfermer de nombreux livres : La Bibliothèque ! Ah… Voilà qui est mieux ! Et en quoi ces deux univers si distincts peuvent former une histoire ? Parce qu’une petite fille de 10 ans appartenant au premier monde va être choisie pour diriger le second.
Et là, je me suis dit : « Je vois le genre. Encore un SF (Science Fiction) avec des machines et une super-héroïne pré pubère. » Grossière erreur de ma part ! Sans avancer que Pauline Deysson invente un nouveau genre de SF, elle a su se réapproprier les outils pour se placer au carrefour de trois visages littéraires. La Bibliothèque est avant tout un roman d’aventure. Deux univers distincts, deux systèmes de vies vont rentrer en conflit dirigé par des protagonistes simples mais attachants comme une petite fille de 10 ans en quête de liberté et un despote à la recherche du bonheur pour tous au détriment des libertés individuelles. Dans leurs quêtes respectives, ils entraîneront de nombreux personnages à se poser autant de questions. Le récit prend alors une profonde tournure philosophique engendrant autant de questions que de réponses. Où s’arrête la et les libertés collectives et individuelles ? Quel est le véritable bonheur ? Ou encore, quel est le vrai sens de la vie ? Les livres sont-ils la solution ou bien un concentré de faux rêves permettant aux Hommes de croire en l’irréel ? Quelle est donc la frontière entre le réel et le virtuel ? Pour nous aider dans cette quête, Pauline Deysson fait appel à de nombreuses références mythologiques justement installées dans le récit, mais également à des sigles, des moeurs et comportements de notre propre vie actuelle permettant d’inscrire son roman dans notre monde de 2017.
Malgré quelques lourdeurs (cependant rarissime), la présence d’un lexique à la fin du livre est une bonne idée aux vues du nombre important de sigles (très belles critiques de société actuelle). L’écriture reste simple donc accessible à tous. En revanche, pour bien appréhender toute l’importance de l’histoire et les réflexions, il faudra se concentrer pour suivre. Pour ma part, je m’en suis délecté. Dès les premières pages, je me suis vu devant le tout premier livre de SF que j’ai lu il y a de cela dix-huit ans (pfff, que le temps passe vite…), La trilogie des Tripodes de John Christopher. Et il me tarde de pouvoir avoir la chance de lire la suite. Car La Bibliothèque est prévue pour cinq tomes dont le second sera publié d’ici août 2018 (trop long pour moi, mais quand on aime, on ne compte pas).
En résumé, un premier roman réussi pour moi. Ceux qui sont à la recherche d’un roman d’aventure de SF frais seront servis. Pour les plus avertis, vous découvrirez un univers complexe, plein de rebondissements où rien n’est joué d’avance. Jusqu’à la dernière ligne, vous serez surpris (croyez-moi, je ne m’attendai vraiment pas à une telle fin !).
Note : Je pourrai parler de ce livre pendant des heures. Alors pour de plus amples informations, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire ou bien à me contacter directement.
Retrouvez La bibliothèque ici !
Pauline Deysson a 26 ans. Après de fructueuses études littéraires, elle travaille comme documentaliste dans une banque. L’écriture est pour elle un exutoire et un fantastique terrain d’exploration : c’est le moyen de réaliser toutes ses envies, et d’analyser le monde où elle vit. Pour en savoir plus et suivre Pauline Deysson, faite donc un tour par ici.
La Bibliothèque : Grandir, Pauline Deysson, Auto-édité, 2016 (499 pages)